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Blog politique d'Arnaud de Bourrousse

Crise financière : Extrait de mon discours des voeux 2011

10 Janvier 2011, 17:21pm

Publié par arnaud-de-bourrousse.net

Veuillez trouver ci-dessous un extrait de mon discours des voeux 2011 dans lequel je parle de la crise financière.

Retrouvez ICI l'intégralité de mon discours.

 

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(...) "L’an dernier, je vous décrivais ici même une situation économique, sociale et financière très abîmée peu propice à un rebond.

 

Un an plus tard le constat n’est guère différent car la crise financière que nous traversons n’est pas terminée, elle a seulement évolué, muté, passant des banques aux Etats.

 

En effet, les banques ont été sauvées  par les Etats en Europe comme aux États-Unis. Mais à  quel prix!

 

Le coût  de ce sauvetage a été intégralement supporté par les Etats qui ont vu leurs finances publiques, déjà en  situation de grande fragilité, se dégrader violemment.

 

Et logiquement la qualité de crédit des Etats européens les plus touchés par la crise : la

Grèce, l'Irlande et le Portugal, s'en est fortement ressentie, les empêchant aujourd'hui, de se refinancer autrement qu’à des taux prohibitifs.

 

Soit 7 % pour le Portugal, 9 % pour l'Irlande , 13 % pour la Grèce alors que la France et l'Allemagne empruntent pour l'instant autour de 3 % à 10 ans. 

 

La propagation de cette crise financière de la dette souveraine aux autres Etats de l'union européenne est inéluctable à brève échéance. 

Les prochaines cibles des marchés financiers qui, contrairement à ce que disent les politiques, ont malheureusement toujours raison seront dans l'ordre l'Espagne, l'Italie puis la France.

Il est d’ailleurs miraculeux que notre pays avec des comptes publics aussi  désastreux puisse encore jouir de conditions d'emprunt aussi favorables qu'injustifiées.

 

Car notre pays accuse  une dette abyssale de près de 1600 milliards d'euros, qui a doublé en 10 ans. 

 

La France n’a pas voté un budget en équilibre depuis 1974 et n'importe quelle entreprise ou ménage présentant de tels déséquilibres serait  depuis longtemps au tribunal de commerce ou entre les mains d'une commission de surendettement.

 

Notre déficit public atteint ainsi des proportions insoutenables avec un euro de recettes pour deux euros de dépenses en 2010 soit 300 Md€ dépensés pour 150  Md€ de ressources. 

 

La charge d'intérêt que supporte l'État est déjà le deuxième poste de dépenses du pays avec 45  Md€ alors que les taux d'intérêt sont historiquement bas et qu'ils ne peuvent que remonter et l’alourdir encore.

 

Ce constat accablant dressé, reste t-il un espoir de s’en sortir ?

 

 

Je pense que c’est possible mais la première des conditions risque de vous surprendre.

 

La chance, toute relative, que nous ayons réside dans le fait qu’en Europe, hormis l’Allemagne, il n’ y ait que des mauvais élèves dont nous faisons bien sûr partie.

 

Et qu’en conséquence le bon élève allemand désireux de punir les mauvais  en leur faisant adopter de drastiques coupes dans leurs dépenses publiques pour assainir leurs finances, se trouverait bientôt en situation d’avoir contribué à l’asphyxie d’une grande partie de ses clients.

 

L’Allemagne détient, grâce à sa maîtrise de la Banque Centrale Européenne, les clés d’une solution peu orthodoxe qui consiste à sauver ses partenaires européens de peur qu’ils ne l’entrainent dans leur chute.

 

Cette solution non conventionnelle, à la moralité discutable, a un coût que vous avez sans doute compris : l’inflation, conséquence du rachat massif par la BCE d’actifs de mauvaise qualité.

 

C’est exactement ce que les Américains ont fait  depuis un an  pour éviter la banqueroute.

Le succès est mitigé mais la faillite est écartée pour le moment.

 

Néanmoins, d’une manière ou d’une autre il faudra quand même réformer notre pays et stopper la gabegie des dépenses publiques incontrôléesque personne n'a tenté réellement de freiner depuis plus de 30 ans. 

 

 

Et arrêter les réformettes comme celle de la retraite où l'on met tout le monde dans la rue pour faire croire que c'est difficile de repousser à 62 ans l’âge de la retraite alors que nos voisins sont déjà à 65 ans ou plus et que l’on sait donc qu’il faudra recommencer à la prochaine législature.

 

La politique illisible, la gesticulation permanente, la communication qui se substitue à l’action, c’est bientôt terminé.

 

Il va falloir passer aux choses sérieuses !

 

À titre d'exemple, les Anglais viennent d'adopter un plan d'économie qui prévoit la suppression de 100 000 postes de fonctionnaires par an pendant cinq ans. Et les Irlandais ont baissé de 20 % les salaires de leurs fonctionnaires.

 

Les Grecs ont adopté également des mesures draconiennes de réductions de dépenses publiques et nous français aux poches vides, avons benoîtement  bâti un budget 2011 avec trois rabots de niches fiscales, une taxe sur le triple Play plus deux ou trois bricoles, le tout pour un déficit de 90 milliards d'euros . Ce serait  risible si ce n’était pas si grave !

 

Ceci m’attriste profondément car les français ont du talent, du courage et ils sont créatifs pour peu qu’on les laisse travailler.  En plus, ils ont de la ténacité et de la persévérance, pour se débattre dans le maquis administratif, juridique et fiscal de ce pays.

 Malgré ces multiples handicaps les français parviennent à créer des entreprises et des emplois car je le rappelle, seules les entreprises sont créatrices de richesse, d’emplois, et permettent de financer notre protection sociale.

 Mais c’est de plus en plus difficile parce qu’avec la mondialisation, source de  dumping monétaire, social et environnemental de la part de pays émergents, en plus notre gangue administrative, nous n’y arriverons bientôt plus.

 

Alors je formule le vœu qu’enfin les choses changent dans ce pays que l’on libère enfin les énergies créatrices, que le goût d’entreprendre soit célébré, encouragé, que le coût du travail ne soit plus un frein à l’embauche, que l’apprentissage soit favorisé et que l’on simplifie enfin la vie de nos concitoyens en supprimant les lois et règlement inutiles avec la même frénésie qu’on les a créés.

 A ce moment là, les français, libérés de leurs carcans, pourront donner la pleine mesure de leur immense talent qui rejaillira sur  la collectivité dans son ensemble." (...)

 

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